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Alain Beaulet Editeur
28, rue des Prés Hauts - 92290 Chatenay Malabry - France
tel (+33) 01 46 61 62 42 - abeaulet@wanadoo.fr


ROBERT DOISNEAU
 
Le mariage
de Paul et Odette

 
 
Doisneau  
 
L'histoire de cet ouvrage
de photographies inédites
de Robert Doisneau.

 
C'est chez Ullmann, en 1930, que Paul Paty et Robert Doisneau se rencontrent.
Robert, fraîchement diplômé de l’école Estienne, a 18 ans. Paul, de quatre ans son aîné, est déjà dans la place. Leur job, dans ce grand atelier d’arts graphiques, est de dessiner, à main levée, des caractères d’affiches.
Entre Paul, fils d'un agent de l'Octroi de Malakoff, et Robert, fils d'un métreur en plomberie de Gentilly, le courant passe. D'abord parce qu’ils se sentent un peu « pays » et aussi parce que Paul, c'est plus fort que lui, n'a jamais pu s'empêcher d'aider le premier gus qui en avait besoin. Il accueille donc Robert, lui expliquant le fonctionnement de l’entreprise et lui prêtant volontiers son matériel.
Ils deviennent vite amis. Le week-end, les deux collègues vont au cinéma, au Bal antillais de la rue Blomet ou écouter les Manouches à La Bohème, rue de la Gaîté. Aux beaux jours, c'est au Grand Arbre de Robinson qu'ils font la java. Puis Robert devient photographe chez Renault, pendant que Paul se fait retoucheur, sur négatif et sur positif, chez Draeger, à Montrouge. Plus tard, tandis que Robert devient indépendant, Paul se met à son compte comme retoucheur, ce qui lui donnera plusieurs fois l'occasion de travailler avec son copain.
Photographe amateur très doué, Paul s'inscrit au photo-club d'Antony en 1937. Là, il rencontre une jolie jeune adhérente prénommée Odette. Elle a sept ans de moins que lui et ses yeux bleus surmontés de boucles blondes le font craquer. Ensemble, ils s'achètent chacun un appareil de qualité : Rolleiflex pour lui, Rolleicord pour elle, et sont de toutes les sorties du club.
Paul présente sa conquête à l'ami Robert. Puis, en 1939, il est mobilisé et doit se carapater vers le sud avec son régiment, les Allemands aux trousses. Après avoir traversé toute la France à pied, il est démobilisé dans le Gers.
De retour dans le pavillon de ses parents, à la Croix de Berny, Paul gamberge sur son avenir. Sage fonctionnaire, son père lui conseille d'attendre avant de se remettre à son compte : les clients sont rares et ceux qui avaient des factures en souffrance sont soit ruinés, soit partis. Justement, une place est libre au service de l'état-civil à la mairie de Bourg-la-Reine. De gratteur de clichés, Paul devient gratte-papier, sans cesser de voir Robert, dont le talent est de plus en plus reconnu, notamment par Charles Rado, fondateur de l‘agence Rapho.
Le temps passe. Nul ne sait quand la guerre finira, alors autant essayer de se construire un bonheur. Naturellement, Robert, qui de son côté a épousé la jolie Pierrette, sera témoin du mariage de Paul et Odette.
Le 8 janvier 1944, par un froid mordant, dans Antony désert, Paul et Odette se marient. Pied de nez à l'occupant et aux restaurateurs fournis par le marché noir, la noce se fera au domicile de l'épousée. Pour un déjeuner seulement, car le couvre-feu est toujours en vigueur. Le soir, Robert et Pierrette, devront vite regagner Paris. Les parents venus de loin dormiront là. En se tassant car deux autres familles habitent la maison, trop grande pour Georgette Brancourt et sa fille.
Robert, qui a immortalisé la noce, s'enferme dans son labo. Sur un méchant papier Lumière, avec du carton et une peau de récupération, il confectionne et relie lui-même l'album. C'est sans doute le plus beau cadeau de mariage de Paul et Odette.
De leur union sont nés trois enfants : Joëlle, en octobre 1944, Jean-Marc, en avril 1946 et Gilles, en janvier 1950. L'amitié de Paul et de Robert ne s'est jamais démentie. Il y aura quelques dimanches en famille, tantôt à Montrouge, tantôt à Antony. Même s'ils se sont de moins en moins vus au fil des ans, ils n'ont cessé de correspondre, partageant un regard lucide et humaniste sur le monde, un humour à la Tati et ce langage un brin désuet qui leur faisait trouver "ballot" ce que le reste du monde trouvait "naze".
La maladie de Pierrette, décédée en 1993, comme celle de Paul, disparu en 1992, ont été suivies avec la même compassion par les deux couples. De ce quatuor de copains, depuis la disparition de Robert, en 1994, il ne reste qu'Odette, seule dans la grande maison où elle s‘est mariée. Elle a eu 89 ans le 2 janvier 2004. La première photographie de ce livre montre Paul et Robert chez Ullmann, la dernière montre Paul en "Clairon du dimanche matin". * Elle a été prise au printemps de 1946, quand Pierrette et Robert étaient venus voir le nouveau-né de la famille Paty : Jean-Marc, auteur de ces lignes. Entre ces deux images, c'est l'album tel que Doisneau l'a conçu pour son pote des débuts.

Jean-Marc Paty
 
* Paul n’a jamais joué de clairon : il a seulement pris la pose pour rendre service à Robert qui réalisait, avec Blaise Cendrars, « la Banlieue de Paris », paru chez Seghers en 1949.

 
15 Euros
Vente exclusivement
en librairie.

 
PARUTION AVRIL 2004
 
Le mariage de Paul et Odette - Doisneau
 
Le mariage de Paul et Odette - Doisneau
 
Le mariage de Paul et Odette - Doisneau
 
Le mariage de Paul et Odette - Doisneau


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